rechercher un article
dimanche 21 juillet

TéléCinémaLivresMusiqueMultimédiaArts et Spectacles
Et aussi








choisissez




les parutions


les livres par auteur

cette semaine
Raymond Queneau 
Alexandre Dumas 
étérama 


La boîte à clics
Inscrivez-vous pour
vous faciliter la vie
Tv perso, personnalisez
vos programmes télé
Ciné perso,
choisissez vos salles
Tout sur telerama.fr,
le site mode d'emploi
Forums : dialoguez
entre internautes
Ateliers d'écriture :
vos exercices de style
Courrier : contactez-
nous en direct
Webzine : le Journal
dont vous êtes l'auteur
Galerie : les beautés
multimédia du site
Télérama sur votre
ordinateur de poche
Newsletter : chaque
semaine l'actu du site
Alertez-moi : pour ne
rien rater en tv et ciné





 Livres / Critique
 Télérama n° 2738
  version imprimable
  envoyez cette page
 
Les Décisions absurdes, Sociologie des erreurs radicales et persistantes
Christian Morel
Pourquoi la navette Challenger, qui a explosé en janvier 1986, a-t-elle été lancée alors que les ingénieurs avaient signalé les joints défectueux ? Pourquoi deux pétroliers, que rien ne destinait à se rencontrer, ont-ils modifié leurs trajectoires jusqu'à se télescoper ? Pourquoi une assemblée de copropriétaires décide-t-elle, pour lutter contre les cambriolages à répétition, de ne fermer qu'une seule des deux entrées de l'immeuble ? Ou, plus ordinairement encore, comment un groupe de quatre amis en vacances se retrouve un jour de canicule à cuire dans une voiture pour aller visiter un site touristique alors que chacun aurait préféré rester tranquillement affalé dans le jardin... L'erreur est humaine, certes, mais diabolique lorsqu'on y persévère. C'est cette catégorie d'absurdités qu'étudie le sociologue Christian Morel, ces décisions par lesquelles « leurs auteurs agissent avec constance et de façon intensive contre le but qu'ils se sont fixé ». Les conséquences peuvent être tragiques ou drôles, comme chaque fois que l'on découvre de l'imperfection dans des rationalités trop étroites... en particulier celles du management (Christian Morel est également cadre dirigeant dans l'industrie). Par exemple, ces « pièges de la coordination structurée » où tombent des milliers de réunions, quand l'excès de technicité dans la communication fait oublier le simple bon sens. Décision absurde quand le groupe est plus bête que l'individu.

La démarche est astucieuse, le ton alerte, l'analyse circonspecte jusqu'à l'ennui. On s'amuse, on s'intéresse, on atteint parfois une saine perplexité devant le mystère de l'action humaine. Et puis on retombe sur ses pieds, car Christian Morel, si caustique soit-il, ne remet au fond rien en cause. Il constate l'absurde et conclut, complétant Camus : « lI faut imaginer Sisyphe en société. »


Catherine Portevin

Ed. Gallimard, 316 p., 21 €.

Télérama n° 2738 - 6 juillet 2002


rubriques en un clic